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Interview de Béatrice Wronecki-Bargas, chef du Jeune Chœur de Guadeloupe

“Avec ce jeune chœur, j’ai eu envie de répondre à leur désir de chanter.
Leur disponibilité, leur amour du chant nous permet d’avoir de l’exigence
.”

Après une enfance passée en Guadeloupe, Béatrice Wronecki-Bargas se rend en métropole pour étudier la musique au conservatoire. Très vite, elle se découvre une envie de direction.
Après un cursus en musicologie, elle obtient son agrégation de musique à 23 ans.
Après plusieurs années d’enseignement en chant choral, elle décide de revenir en Guadeloupe.
Là, l’éducation nationale lui confie une mission de formation en direction d’ensembles vocaux auprès des professeurs d’éducation musicale de l’académie.
En 2012, elle devient enseignante au lycée Cœffin.
En 2015 commence sa collaboration avec Jean-Loup Pagésy, d’abord dans le cadre des résidences de chant auprès des établissements scolaires de l’académie, puis en 2017 dans le cadre de la création du Jeune Chœur de Guadeloupe.

Elle nous en raconte un peu plus dans cette interview… 

 

“Entretien” 

1. Pourquoi se lancer dans l’aventure du jeune chœur​ ?

Je suis très attachée à la Guadeloupe, c’est la terre de mon enfance. Je voulais y faire du beau, du grand. Le jeune chœur, c’était la possibilité de capitaliser sur ce que je fais déjà avec les lycéens. Je donne des cours de musique toutes les semaines au lycée Cœffin. Avec la création du jeune chœur, les élèves qui souhaitent chanter davantage avaient la possibilité de le faire.

Le chœur, c’est un immense instrument : il faut l’imaginer, le modeler, projeter le son souhaité. Et eux sont disponibles, ils ont envie. C’est enthousiasmant.
Il y a quelque chose de particulier ici : l’absence d’’inhibition. Les jeunes font de la musique depuis qu’ils sont dans le ventre de leur mère, ils ne ressentent pas de gêne. Ils sont à l’aise avec leurs corps et leur voix. Certains ne connaissent pas le solfège : cela ne les empêche pas de chanter !

Avec ce jeune chœur, j’ai eu envie de répondre à leur désir de chanter. Leur disponibilité, leur amour du chant nous permet d’avoir de l’exigence.

 

2. Comment avez-vous travaillé durant le confinement ?

La musique, cela se pratique tous les jours. La situation actuelle ne change pas ce quotidien. Pendant le confinement, j’organisais des répétitions hebdomadaires par visioconférence. Et même si nous avions de nombreux problèmes techniques (bande passante insuffisante), les élèves ont toujours répondu présent. Je faisais une vocalise, et ils la répétaient chez eux ; je leur envoyais des fichiers de travail.

On a développé des stratégies pour qu’ils puissent chanter chez eux sans trop déranger : utiliser une paille de papier par exemple. J’ai trouvé des techniques pour continuer à travailler au quotidien et leur montrer que c’est important : ils devaient pratiquer le chant au moins cinq minutes par jour.

Finalement, ce qui était frustrant, c’était de ne pas vraiment être ensemble: ne pas être dans les vibrations des autres.

 

3. Les futurs projets ?

Un opéra tous les deux ans, c’est déjà très bien.
Nous avions fait la Flûte enchantée en 2018, et ce sera Don Giovanni en 2021 (en raison du contexte sanitaire). J’aimerais réussir à organiser 2 concerts par trimestre. Et avec la nouvelle salle de Carib’Opera, j’ai un lieu en dehors du lycée pour les faire répéter individuellement : cela nous permettra de travailler davantage la technique, le solfège.