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Les membres du Jeune Chœur nous racontent leur expérience

Les membres du Jeune Chœur nous racontent leur expérience

Nous vous avions déjà partagé le ressenti de Béatrice Wronecki-Bargas en tant que Chef du Jeune Chœur. Nous nous sommes dit que pour cette fois, nous pourrions donner la voix aux élèves eux-mêmes. Pour comprendre ce qu’ils vivent et retirent de cette expérience, mais aussi pour donner envie aux plus jeunes de se joindre à eux. Et oui, la saison va bientôt reprendre et les auditions sont ouvertes !

Une immersion dans le chant lyrique professionnel  

Le Jeune Chœur a vu le jour à l’occasion du premier opéra organisé par notre association en 2018 : La Flûte Enchantée.
Les élèves participaient au spectacle en tant que futurs professionnels, ils faisaient partie de l’équipe et se produisaient sur scène avec toute leur rigueur. Comme Mathilde Mistrih nous l’a expliqué, c’était assez impressionnant de passer d’une audition dans la salle de musique du lycée à une répétition générale à l’Artchipel de Basse-Terre, entourés par une équipe de chanteurs professionnels, un metteur en scène, des musiciens, etc.
Elle a fait partie du projet dès le début, lorsque Béatrice Wronecki-Bargas est venue en parler aux élèves en option musique. Avant, elle avait seulement eu l’occasion de faire quelques spectacles au lycée. Vous imaginez bien sa surprise…
“On avait nos propres loges, on s’est rendu compte à quel point c’était un gros spectacle. Alors, nous avons tout fait pour être à la hauteur.”
Laurynn Favières, présente elle aussi dès les débuts de La Flûte Enchantée, a mis à profit cette expérience pour s’imprégner du chant lyrique à un niveau professionnel :
“J’ai rencontré des gens exceptionnels : metteur en scène, chef d’orchestre, chanteurs lyriques. Ils se sont montrés très accessibles et m’ont parlé de la réalité du métier. Je crois bien que ça a été la période la plus heureuse de ma vie.”
C’est ça le premier apport de Carib’Opera pour ces étudiants volontaires : un accès au monde du chant lyrique de haut niveau. Pour que les jeunes talents issus des Antilles, puissent prétendre à de nouvelles opportunités, et toucher du bout du doigt ce qu’est l’opéra.

Dans un esprit de partage et de convivialité  

Là-dessus les élèves sont unanimes : on se sent dans le Jeune Chœur comme en famille.
C’est un esprit qui s’est installé dès le départ en 2018, et qui réussit à perdurer entre les membres du chœur, même si de nouvelles personnes arrivent tous les ans.
Benjamin Korutos, membre depuis 2 ans, l’exprime avec émotion :
“Nous sommes vraiment nombreux, plus de 30. Pourtant, nous sommes très soudés, avec une bonne ambiance dans le groupe. J’ai hâte que nous soyons ensemble, pour chanter et partager.”
Et on ne va pas le cacher, une énorme part de leur reconnaissance est dirigée vers leurs professeurs de chant, celles et ceux qui construisent avec eux la confiance en leurs capacités. Ils citent en premier lieu Béatrice Wronecki-Bargas bien sûr, puisqu’elle travaille avec eux avec le même enthousiasme semaine après semaine.
C’est elle qui construit la confiance en leur voix dont ils ont besoin, dans ses yeux qu’ils lisent de la fierté quand ils réussissent une harmonique. Mais ils citent également les professeurs qui viennent de l’Hexagone, pour travailler avec eux en séances individuelles chaque mois : Nicole Kuster, Hélène Harismendy, Gaspard Brécourt, Jean-Loup Pagésy.

Un travail en profondeur  

Alors, évidemment, un travail sur la voix. La voix des étudiants est au centre de la pratique du Jeune Chœur. Travailler sa voix toutes les semaines avec Béatrice Wronecki-Bargas, dans la régularité, mais aussi en intensité, en participant à des Master Class.

Comprendre comment la voix se développe, comment la faire résonner, gagner en puissance vocale, connaître sa véritable tessiture, etc. Tous ces points sont longuement abordés, et ils sont couplés à un apprentissage du solfège pour donner plus d’autonomie aux élèves dans leur entraînement. Et Laurynn Favieres a plusieurs fois été impressionnée par les résultats :

“Qu’on soit timide ou extraverti, agité ou calme, c’est absolument passionnant de voir ce que nos professeurs peuvent tirer d’un élève en Master Class. Et il faut admettre que je ne savais pas à quel point chanter demande du travail : diction, respiration, coordination avec l’orchestre… tout y passe.”

Mais on travaille aussi le jeu d’acteur !
Car pour faire un bon opéra, l’interprétation doit être aussi puissante et convaincante que le chant. Un opéra, c’est une histoire qu’on déroule en gestes, en voix et en musique. Tous les éléments doivent fonctionner et se répondre entre eux. Et pour Benjamin Korutos, membre depuis 2 ans, les deux aspects sont aussi intéressants l’un que l’autre :
“Nous nous entraînons comme des comédiens pour Don Giovanni. Ça m’a rendu plus attentif à mes gestes du quotidien : je les analyse pour pouvoir les réutiliser sur scène… J’aime autant travailler ma voix que mon jeu d’acteur.”

Et pour la suite ?  

Certains étudiants ont quitté le Jeune Chœur cette fin d’année, mais le chant lyrique fait partie d’eux maintenant.
Il leur a permis de se construire, et d’évoluer en tant qu’individus.
La plupart d’entre eux ont la ferme intention de mener de front leurs études et la poursuite du chant lyrique. Certains en s’inscrivant au conservatoire, d’autres en intégrant une chorale semi-professionnelle.

Pour Mathilde Mistrih, des études en musicologie étaient tout à fait envisageables si elle n’avait pas été prise en médecine. Quant à Laurynn Favières, elle chantait avec Béatrice Wronecki-Bargas depuis l’âge de 9 ans.
Et bien qu’elle espérait chanter toute sa vie, elle l’envisageait plutôt comme une activité secondaire. Aujourd’hui, elle se destine à une carrière professionnelle dans le chant lyrique et a intégré le Conservatoire directement en deuxième cycle :
“En échangeant avec Déborah Ménélia Attal, la Reine de la Nuit dans le spectacle, j’ai eu le déclic. Toutes les inquiétudes que j’avais se sont envolées, je n’envisage plus de faire autre chose que chanter !”